Ils ne sont pas nombreux, ils sont pourtant des ambassadeurs du hockey belge depuis quelques années. Les Red Giants ont acquis une notoriété depuis qu’ils se sont mis en tête d’aller gagner des médailles face aux autres nations du parahockey. Ils ont rassemblé autour d’eux (ou plutôt, on l’a fait pour eux) un staff et un groupe de soutien qui leur ont permis d’aller jouer non seulement en Belgique mais aussi à l’étranger.
Dans le staff des Red Giants, Yann De Witte a pris ses marques comme T2, un job peu commun quand on connaît le boulot à abattre.
Après Valence
En vue de se préparer pour l’Euro de Mochengladbach, un groupe de 10 a participé à un tournoi de préparation en Espagne. « Tout d’abord, je trouve ça génial qu’on ait l’opportunité d’avoir deux tournois de préparation pour la coupe d’Europe. On voit d’un côté que le para-hockey est en train d’évoluer à un niveau international et d’un autre côté que la fédération belge de hockey nous soutient et ça fait énormément plaisir. En plus, ces tournois sont très intéressants pour nous, car ça nous permet de pouvoir jouer sans trop de pression, d’essayer de nouvelles choses et surtout d’apprendre. Pour ces choses-là, on peut dire que Valence était un grand succès. »
Parmi les points qui ont été développés et sur lesquels le staff a appuyé, Yann De Witte relève ceux-ci :
« – On a essayé des press et des sorties de défenses différentes (ce qui n’est pas facile pour des joueurs avec un handicap mental) et on a pu en tirer des conclusions.
– On a pu analyser le style de jeu de nos adversaires et découvrir des faiblesses dont on essayera de profiter en août.
– On a aussi amassé plus de connaissances sur les capacités techniques, mentales et physiques de nos joueurs et joueuses dans un tournoi. Il y en avait notamment quelques-uns qui nous ont rejoints il y a peu de temps de ça et pour eux ce sont de nouvelles expériences; c’est intéressant de les voir dans un autre contexte que d’habitude. Si je dois donner un grand point d’amélioration, ce serait la défense : on a tendance à défendre en reculant et à se focaliser sur la balle au lieu de tenir son joueur.
– Le staff s’est bien évidemment aussi remis en question et on connaît nos points à améliorer. Car comme nos joueurs, on a parfois tendance à perdre le contrôle de nos émotions. »
Camaraderie
Une chose que le T2 d’Axel Guillemyn a très fort apprécié pendant ce tournoi, est la camaraderie. « On avait remarqué pendant les derniers entrainements et matchs amicaux, que les joueurs râlaient de plus en plus l’un sur l’autre quand une action était ratée. En début de tournoi, on a donc insisté là-dessus en disant qu’on ne voulait pas voir ce genre de comportement. Et le fait qu’on revienne une fois de 3-5 à 5-5 et une autre fois de 0-3 à 4-3 montre qu’ils ne se sont pas frustrés les uns sur les autres, qu’ils ont continué à y croire et qu’ils se sont battus jusqu’au bout. On sait donc qu’ils sont capables de sortir de grosses ‘remontadas’ et c’est une très bonne chose à savoir pour garder la tête froide pendant les matchs où on sera menés. »
Gagner, l’ADN
« Évidemment qu’on essayera de gagner le tournoi : c’est dans l’ADN de tous les joueurs et tout le staff. » Yann De Witte est très clair sur l’ambition des Red Giants. Cette évidence a grandi avec les années et les résultats obtenus. Mais la victoire n’est pas toujours au rendez-vous. « Comme dit le dicton, ‘on apprend plus dans les défaites que dans les victoires’ et l’objectif principal est d’atteindre la finale de la coupe d’Europe. A nous donc d’apprendre à privilégier l’apprentissage avant la gagne, surtout quand on a deux occasions en or pour le faire : les tournois de Valence et de Bulgarie. Pour moi c’est ce que les grands sportifs font. Je prends l’exemple des Red Lions, qui ont utilisé la coupe d’Europe comme préparation pour les Jeux Olympiques de Tokyo, et on connait tous le résultat. Ou Roger Federer, qui en fin de carrière avait décidé de ne pas jouer le quart de finale de Roland Garros, car sa priorité était de gagner Wimbledon le mois suivant. »
Assumer un statut
« Alors évidemment que je n’ai pas la prétention de nous comparer à ces athlètes hors-pair, voire légendaires. Mais, et en voyant nos performances ces dernières années, je nous considère humblement parmi les meilleures équipes du monde. A nous maintenant d’assumer ce statut et de tout faire pour prouver à la coupe d’Europe qu’on est une grande équipe de hockey.«
