Une contribution externe de Lionel Fuchs
« Elles sont venues, elles ont vu… elles reviendront »
Ce dimanche matin à Bruxelles, un petit groupe s’est séparé à l’aéroport avec des accolades, des sourires humides et des valises un peu plus lourdes qu’à l’arrivée : de souvenirs, d’expériences, de projets. Les deux jeunes joueuses kazakhes, Eteliya Mailyan et Ismira Apsatarova, ainsi que leurs coachs Natalya Gataulina et Vera Domashneva, ont repris la route d’Almaty après deux semaines intenses en Belgique, juste avant leur championnat national la semaine prochaine.
Dernière étape d’un voyage qui n’était pas seulement sportif. C’était une découverte, un défi, une main tendue entre deux mondes.
Avant de repartir, chacune a accepté de partager un mot, une émotion, un regard.
Eteliya (12 ans), joueuse – camp Tom Boon puis The Challenger : « Je suis un peu tristounette ce matin. Je ne voulais pas partir. J’ai appris tellement de choses ici, mais surtout j’ai rencontré des gens gentils, drôles, passionnés. Au Tom Boon Camp, j’ai eu peur au début, je ne comprenais pas tout… mais très vite, avec l’aide d’Axel et Thibaut, je me suis sentie chez moi. Les entraîneurs m’ont encouragée, les filles m’ont intégrée. Et au Challenger, c’était encore différent : plus familial mais très intensif. J’ai progressé, j’ai grandi, je crois. Je veux revenir. Et un jour, peut-être jouer en Belgique. »
Ismira (15 ans), joueuse – Royal Léopold Club puis The Challenger : « Je suis fière. Fatiguée, mais fière. Jouer au Léopold, c’est quelque chose. L’histoire, les entraînements, l’exigence… ça m’a bousculée, dans le bon sens. J’ai aussi aimé qu’on me parle comme à une vraie joueuse — merci Nathan — pas juste comme à une invitée. Et puis au Challenger, c’était un autre style : plus direct, plus offensif, mais toujours avec beaucoup de bienveillance. Ce que j’emporte ? Des images, des gestes, des conseils, et des rêves plus grands. »
Natalya Gataulina, coach nationale et professeur de SDYUSSHOR 2 : « Cette visite est une révélation. La Belgique a réussi en vingt ans ce que peu de pays ont accompli dans le hockey. J’ai vu des infrastructures modernes, mais surtout des méthodes pédagogiques, une approche humaine du sport. Je remercie la Fédération belge, les clubs, tous ceux qui ont partagé leur savoir avec nous. J’ai aussi été profondément émue par le don de matériel : pour la première fois de ma vie, j’ai tenu en main un stick aussi perfectionné, aussi technologique. Même pour une professionnelle, c’est magique. Maintenant, j’ai envie de bâtir quelque chose de solide au Kazakhstan. Et j’espère que ce n’était qu’un début. »
Vera Domashneva, joueuse nationale et coach jeunesse : « Quand j’ai vu les Red Panthers s’entraîner, j’ai compris le niveau qu’on pouvait atteindre. C’est inspirant. On nous a ouvert des portes, offert du matériel, montré comment former les jeunes autrement. Et ce qui m’a le plus touchée, c’est la passion de tous ceux qu’on a rencontrés. Merci à Jacques, Nathan, Zizou, Axel et tous les autres. J’ai l’impression d’avoir une deuxième famille ici. On reviendra. Avec d’autres filles, j’espère. »
Des dons qui parlent autant que les gestes
Au-delà du programme sportif, ce séjour a été marqué par des élans de générosité.
Les Tom Boon Hockey Camps ont offert plus de 35 sticks, une cinquantaine de balles, du matériel pédagogique, et ont promis l’envoi d’équipements complémentaires dès septembre, car tout n’était évidemment pas transportable dans les sacs. Ces dons permettront d’équiper les écoles de hockey au Kazakhstan, où les moyens restent limités.
La marque Thurso a remis 4 sticks haut de gamme aux joueuses et coachs kazakhes. Un geste fort, salué avec émotion par l’équipe. « Ce ne sont pas juste des objets, ce sont des outils pour rêver plus haut », dira l’un des entraîneurs.
Natalya confiera : « Je n’avais jamais eu un stick aussi cher, aussi avancé, entre les mains. Même en tant que coach nationale, c’est un moment inoubliable. »
Malgré cela, les coachs sont toujours activement à la recherche de deux équipements complets de gardien, un poste essentiel pour poursuivre leur développement. Un appel à la solidarité est lancé via ce mail fuchslionel@hotmail.com
Une fin ? Non, un commencement
Les jeunes sportives sont reparties, mais elles laissent derrière elles un souffle. Celui de l’envie, du lien, de l’avenir. Car ce programme, entièrement gratuit pour les participantes et soutenu par la famille belgo-kazakhe Fuchs-Khvan, ainsi que par des clubs partenaires engagés, a semé bien plus qu’une belle histoire : il a posé les bases d’un pont durable entre deux pays.
Encore une fois, merci à Adam, Ambre, Axel,Benoît, Charlotte, Colette, Denis, Glenn, Irina, Jacques, Lionel, Louis, Lucas, Marlen, Mathieux, Mike, Moustique, Murgen, Muriel, Nathan, Nicolas, Olivier, Philippe, Roza, Roman, Thibaut, Zizou.
Le dernier mot revient à Ismira, sur le chemin du retour : « Maintenant, je sais ce que je veux faire. Jouer. Voyager. Revenir. »
