Didier Bernard n’est pas d’accord avec l’article de presse qui reprenait les propos teintés d’humour qualifiant l’Old Club de village gaulois, ayant une sorte de potion magique ! Comme dans Astérix… « A l’époque où la fédération essaye de populariser le hockey dans toutes les régions du pays, il faut se rendre compte des efforts de l’Old Club fournis depuis de nombreuses années pour populariser ce magnifique sport en Province de Liège et faire en sorte que le succès du club irradie sur tous les autres… »
Revenons donc sur l’histoire de ce « village gaulois »…
Au Standard
Didier Bernard débutait le hockey à l’âge de 5 ans, à la suite de son père et de son grand-père. Il gagnait la coupe de Belgique en battant le Louvain de Paul Vranckx. « Nous avons défilé dans le grand stade du Standard devant 43.000 spectateurs, coupe en tête. C’était en 1983, année terrible pour le Standard puisqu’éclatait alors la fameuse affaire de corruption avec l’affaire Standard-Waterschei. »
Le club liégeois était alors déconstruit alors que Roger Petit voulait en faire un ensemble rassemblant de nombreux sports dont le hockey. C’était la fin du club de hockey.
Vers l’Old Club
Les hockeyeurs qui évoluaient au Standard vont se diriger vers d’autres clubs de la région : Embourg, Li Toré et l’Old Club. Didier Bernard fera partie de l’équipe première de l’Old Club qui, avec Eric Vermesse, les frères Grandjan et Vitali Kholopov, grimpera plusieurs échelons au niveau national. « L’arrivée de Vitali à l’Old Club est le résultat de sa participation à des tournois organisés par le club. Il a décidé de s’installer en Belgique avec son épouse. Je suis passé du Standard à l’Old Club, j’ai fait un détour par Li Toré pendant deux saisons, mais c’est avec tous mes copains que j’ai opté pour l’Old Club. J’ai arrêté l’équipe première à 33 ans et je suis resté fidèle au club.«
Bases solides
L’Old Club est isolé en Wallonie et hors de l’axe Bruxelles-Anvers qui regroupe la majeure partie des clubs de Belgique. Cela devient moins vrai aujourd’hui mais la province de Liège ne rassemble pas plus qu’une demi-douzaine de clubs. « Le club est fondé sur des bases solides, avec beaucoup de bénévoles qui font partie des équipes mineures; on a aussi des parents d’enfants qui se sont mis au hockey et ces parents ont finalement commencé à jouer aussi : c’est ainsi qu’on a 4 équipes de Gents et 3 de Ladies. Alors, oui c’est vrai qu’on est loin de Bruxelles et Anvers mais on a l’habitude de faire des kilomètres et ça ne nous gêne pas. Non, ce n’est pas un handicap. J’ai fait des milliers de kilomètres pour aller jouer. Très peu de nos joueurs sont tentés d’aller jouer à Bruxelles et c’est pour ça qu’on garde nos jeunes. On veut être un phare de la région et on réussit bien.«
Parrain
Le club a aidé plusieurs autres clubs à démarrer. La création de nouveaux clubs l’a amené à les parrainer. Avec l’accueil dans ses installations, l’envoi d’entraîneurs pour les aider, etc. Ce fut le cas pour Hannut, pour le Deers qui est finalement parti à Embourg, et actuellement pour Neuprez. « Nous avons aussi accueilli de très bons joueurs de Verviers qui ont joué en première et qui après 3 ans sont retournés à Verviers. Nous avons une bonne filière de jeunes sauf dans certaines catégories de filles où il y a encore un déficit. Mais nos jeunes excellent et la presse a encore récemment dressé le portrait de plusieurs de ceux qui performent comme Tomi Lamalle ou Cyrille Vermesse.«
Ambiance
Ce qui caractérise les rencontres des équipes premières, c’est l’ambiance autour du terrain. « On voit souvent plus de 200 ou 300 spectateurs encourager nos joueurs. Il y a eu ce match contre Uccle où on prend un 0-6 en première mi-temps : ambiance de cimetière. Puis on remonté à 6-6 en seconde mi-temps : ambiance de feu. On est souvent battu de peu, c’est l’expérience qui nous manque. On a ce degré de folie en attaque et c’est notre caractéristique. Quand le joueurs s’amusent -et c’est le cas-, le public s’amuse aussi. On le voit aussi avec les équipes qui se déplacent à Rocourt; on retrouve l’ambiance des tournois d’antan, que l’on ne peut plus malheureusement organiser aujourd’hui car le calendrier est touché par le professionnalisme. Mais nous ne sommes pas ‘pros’ en ce sens que la majorité des joueurs sont étudiants. On voit par exemple la Gantoise qui était venu à l’hôtel près de Rocourt la veille du match, qui se soigne diététiquement; chez nous, on ne suit pas le même schéma de professionnalisation et on ne veut pas perdre cet esprit-là.«
Hockey Academy
Le club ne délaisse pas la qualité de son encadrement. Il a confié à plusieurs référents l’entraînement des jeunes avec par exemple Elizabeth Achten ou Mathieu Neuprez; et également des étrangers expérimentés qui ont amené quelques joueurs et joueuses en Be Gold. « Ce coaching est important et donne des résultats. Ces 9 dernières années, notre équipe Messieurs en est à sa 3e montée en DH. Dans 15-20 ans -ou beaucoup moins-, j’espère que les journalistes de Bruxelles seront obligés de venir à Rocourt pour suivre notre équipe au top.«
L’équipe Messieurs qui jouera cette saison en DH en salle. « Oui, et c’est dommage car tous les matchs de DH se joueront à Bruxelles. Les années passées, on jouait dans notre propre salle sous tente et il y avait un monde fou. A chaque match, il y avait 250 spectateurs et cette année, on ne pourra plus voir notre équipe.«
Une présentation de l’Old Club













