L’affaire avait fait grand bruit il y a quelques semaines lorsqu’un joueur de l’Indiana, également reconnu comme cadre dans son club et ancien joueur réputé, avait « pété un câble », allant jusqu’à l’indicible et lançant à l’encontre d’un des arbitres une injure raciste.
Les choses ont largement été commentée sur Facebook et l’ont été dans tous les sens.
Les faits
Lors d’un match de Fun League joué en mai passé, sifflé par deux arbitres nationaux reconnus (…de niveau DH), une faute de balle dangereuse n’est pas sifflée contre le joueur en question et celui-ci se lâche en sortant des injures qui allaient crescendo; l’arbitre sortait d’abord la jaune, puis la rouge et finalement, survenait le mot qu’il ne fallait pas de « sale arabe » à l’encontre de l’arbitre.
Ce « sale arabe » a été loin pour l’arbitre concerné, touchant sa famille et ses amis. Sur FB, on peut lire : « Racisme ordinaire sur un terrain de hockey… » avec même l’intervention de la famille pour défendre le mari et le papa. Lorsque le jugement lui a été communiqué, l’arbitre impliqué s’est étonné de la sanction. « Finalement, au hockey, une insulte raciste… ce n’est pas une insulte raciste. C’est ce que dit notre règlement : « sale arabe » ou « tu es nul », c’est pareil. Même sanction, même niveau. Mais sur le terrain la différence est immense. »
4 ans de suspension
Le Parquet a réclamé comme transaction suite à la carte rouge 4 ans de suspension pour le joueur (2 ans ferme, 2 avec suspension). Interloqué, le club a réagit en refusant la peine et le comité juridictionnel a corrigé en appliquant la peine maximale possible de 1 an de suspension pour les insultes.
Le règlement
Que dit le règlement d’ordre intérieur de la Fédé à propos des infractions à l’égard des officiels ? L’article 49 traite des injures, insultes et propos déplacés et parle d’une sanction de 1 journée à 1 année de suspension comme joueur. A une seule place dans le règlement, on parle de « race » (-mais pas de racisme-), c’est à la fin du règlement après l’article 62, dans le paragraphe F sur les comportements déviants. Ce qui ne couvre pas les propos raciste de cette affaire.
Dans d’autres fédérations, et dans le cadre de la loi sur les attaques racistes, des actions sont prises avec des juridictions spécifiques chargées de gérer ce domaine. Ainsi le football belge a mis sur pied une Chambre Nationale pour la lutte contre la Discrimination et le Racisme. Et on se rappellera la campagne No Racism In Sport dont nous avions parlé dans cet article.
Un nouvel article ?
Une réaction d’un lecteur est la suivante : « À quoi servent alors ces belles campagnes menées par la fédération contre toutes formes de violences physiques ou verbales, contre l’exclusion, le sexisme, le racisme ? » Complétée par une autre : « Il n’y a eu personne à la Fédé pour traduire dans un règlement cette campagne en articles clairs et c’est un manquement dans l’avancement du Respect dans notre fédération. Les règlements ne prennent pas en compte ce qui a été promu dans la campagne de respect. »
On signalera que la fameuse campagne www.fairplayishockey.be qui incluait le National FairPlay Forum n’a mis en avant que les 3 « domaines » Insult, Violence et Disrespect. Le mot Racism n’est pas apparu de façon évidente.
Il serait donc bien avisé que la Fédé prévoie explicitement ce racisme dans ses textes et lui donne une importance adaptée comme le suggère la réaction de l’arbitre « insulté ».
Et pourquoi ne pas appliquer des peines alternatives qui permettraient de mieux éduquer que celles des suspensions pures et dures.













