La soirée de gala du Stick d’Or, qui a rassemblé 220 supporters et partenaires de la Fédé, a débouché sur un palmarès qui est loin d’être inattendu.
Ce sont des valeurs sûres de notre hockey qui ont reçu les prix. Seule peut-être la gardienne du Dragons Maïté Bussels est une vraie mais agréable surprise.
Comment on vote ?
Ce sont les coachs et 18 joueurs de chaque noyau qui votent dans chaque division (Dames et Messieurs), soit 228 acteurs du championnat pour chaque catégorie. Ce sont donc chaque joueur et joueuse qui votent en ayant pu jauger leur adversaire lors des deux confrontations du championnat (et parfois lors de matchs d’entraînement); ils lisent aussi ce qui paraît dans les 2 ou 3 journaux qui suivent le championnat ainsi que les publications sur certains réseaux sociaux. Une partie appréciable mais limitée (25%) du total des joueurs et joueuses omet de voter. Reste à voir si, en équipe, des consignes de vote ne sont pas imaginées pour faire pencher le vote vers l’un ou l’autre « candidat », ce qui est évidemment très malin et a d’ailleurs pu faire pencher des votes (notamment dans ceux émis par la FIH pour les joueurs de l’année) dans l’une ou l’autre direction. Cela suffit-il pour se faire une idée solide pour émettre un vote; c’est en tout cas le parti que la Fédé a pris en adaptant son règlement il y a quelques années.
Le Stick d’Or à travers les âges
Au début de son histoire en 1963, le Stick d’Or a été inventé par Georgy Fourcroy pour récompenser le meilleur jeune tout championnat et type de joueur confondu. Se réunissaient alors 11 personnes triées sur le volet pour décider, lors d’un repas style académie Goncourt, le lauréat. C’étaient le président du comité Stick d’Or, le président de l’Association, le secrétaire général, les directeurs et coaches des équipes nationales, plusieurs journalistes hockey représentant La Libre, le Soir, la Lanterne et la RTB, ainsi que des éminents observateurs du hockey. Le Lauréat devait être le meilleur joueur au niveau hockey mais aussi un exemple de comportement et de fair-play. On élisait le Stick d’Or et des accessits étaient attribués. Le Lauréat recevait un petit stick en or, dont la valeur avoisinait les 3.000 francs belges.
En 1996, un mouvement a poussé le comité à scinder l’unique Stick d’Or en 3 catégories, cela parce que le règlement était devenu obsolète : un stick d’Or Messieurs, un stick d’Or Dames et un stick Espoir. Ce dernier stick allait être également divisé en garçon et fille en 2001.
Le marketing (l’argent) a fait que les prix ont commencé à se multiplier vers les années 2010 pour en arriver à un gala avec pas moins de 11 prix.
Le système de vote
A travers le temps, le système de vote a changé. Les journalistes étaient pendant longtemps, avec les coachs des équipes nationales, les acteurs éclairés de ce jury, avec des avis qui étaient circonstanciés. Le public et les joueurs ont été rajoutés avec une pondération appliquée à chaque sous-jury. Depuis quelques années, la Fédé a restreint le vote, laissant tomber journalistes et public. Il est certain que les systèmes de vote doivent être scrutés car les médias modernes permettent d’influencer les votes, y compris le vote par Internet.
Scandaleux ?
Ce matin dans la Libre, un édito titrait « Antoine Kina, boudé par ses pairs : c’est scandaleux ! » Est-ce vraiment scandaleux ? Le titre est accrocheur, l’explication souligne la valeur de ce « génie incompris« . On laissera à chacun le soin de se faire une opinion d’autant que les votants ont tout de même attribué à Kina père le titre de meilleur coach de l’année : ce n’est pas sans signification. Seul un contrôle des votes par l’organisateur (qui doit être assermenté pour ce job précis) pourrait déceler des irrégularités dans le vote. Mais autrement, on doit laisser aux votants la liberté de porter leur choix sur Arthur et Tomas (ou Sean, ou Charles, ou Nicolas..) plutôt que sur Antoine; comme nous l’évoquions, il y a beaucoup d’absents dans ces votes mais ce n’est pas l’avis des joueurs. Ou alors il faut changer le jury…
